Le processus de réconciliation nationale a fait des progrès, mais nous aurions tort de croire qu’il est achevé. Sinon pourquoi tous les compatriotes (civils et militaires) arrêtés dans le cadre des crises que le pays a connues, ne sont-ils pas libérés après avoir passé plus de 10 années en prison ? Pourquoi la persistance de la méfiance et de l’esprit de belligérance entre nos compatriotes prêts à déterrer la machette de guerre interethnique au moindre incident, comme il a été donné de le constater avant-hier à Gnagbodougnoa ?
Pourquoi l’esprit de clans continue-t-il d’orienter l’action publique, d’envahir les institutions de la République, de gangréner notre démocratie ? Pourquoi les Ivoiriennes et les Ivoiriens ne sont-ils pas arrivés à partager la même lecture des douloureux événements du passé et à en tirer les mêmes conclusions et enseignements ?
En vérité, la réconciliation nationale a été bâclée.
Les plaies psychiques, psychologiques et morales ne sont pas toutes cicatrisées. La Côte d’Ivoire vit dans l’hypocrisie d’une trompeuse apparence de réconciliation» dénonce Pascal Affi N'guessan, président du front populaire ivoirien (FPI).
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Le président Affi, s'est fait une lecture de la crise poste électorale qu'à connue la Côte d'Ivoire, et juge que le climat politique en Côte d'Ivoire est peu rassurante «il y a eu certes des avancées en matière d’apaisement du climat politique du pays, mais il serait naïf de croire que l’absence de conflit est la garantie d’une paix définitive.
Nous aurions tort d’oublier que tant qu’il reste une braise, le feu peut repartir. Certains discours et postures politiques nous interpellent. La tentation existe, chez certains de nos compatriotes, à nouveau, d’allumer le feu.
Les avancées ne doivent pas masquer qu’aucun processus de réconciliation ne peut s’ancrer dans la durée sans que la justice transitionnelle ne vienne panser les plaies des victimes. C’est pourquoi les ivoiriens avaient salué en juillet 2011, la création de la Commission, Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR).
Or, aucun des 4 principes de la justice transitionnelle n’a été respecté : la vérité, la justice, les réparations, les garanties de non-répétition.
La vérité sur les événements qui ont déchiré notre Nation n’a jamais été énoncée. La justice rendue a été celle des vainqueurs, forcément partiale, biaisée et incomplète, dans un contexte de chasse aux sorcières. Les victimes n’ont pas toutes été identifiées et les réparations demeurent discriminatoires. Faute de réformes institutionnelles à la mesure des maux qui ont été à l’origine de la crise, (tribalisme, foncier, droit des minorités, démocratie, bonne gouvernance), une répétition n’est malheureusement pas impossible.
C’est bien d’ailleurs parce que nous nous sommes durement affrontés sur l’interprétation de notre constitution, que nous avons connu une nouvelle crise en 2020. C’est bien parce-que notre réconciliation n’est pas achevée, qu’un nouveau dialogue politique a été nécessaire» fait-il interpeller.
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En effet, c'était de la cérémonie d'ouverture du Congrès Panafricain pour la Justice et l’Egalité des Peuples (COJEP) qui s'est tenue le 24 novembre 2023 dernier dans un espace hôtelier sis dans la commune de Yopougon à Abidjan Côte d'Ivoire presidé par Charles Blé Goudé, président du COJEP. Ce deuxième congrès ordinaire, va prendre fin dans la même commune sur la place publique du CP1 le 26 novembre prochain.