A près d’un mois de l’élection congolaise, les représentants des cinq principaux opposants à Félix Tshisekedi négocient à Pretoria.
Les délégués se sont répartis en deux commissions pour plancher sur les critères d’une candidature et d’un projet communs, sachant que la question sécuritaire dans l’est du pays fait déjà consensus entre eux. Les commissions ont remis leur feuille de route, jeudi, à cinq facilitateurs, des membres de l’ITI, ainsi que de la Lucha, une organisation de la société civile congolaise. Des échanges ont suivi et les travaux doivent prendre fin vendredi avec la finalisation d’une dernière mouture. La question du voyage à Pretoria des différents candidats eux-mêmes n’avait pas encore été tranchée, jeudi soir, alors que le temps presse : la campagne électorale commence dimanche.
On prend presque les mêmes et on recommence. Même capitale, même hôtel, même organisme de médiation et même objectif. Les représentants des cinq principaux candidats de l’opposition en République démocratique du Congo (RDC) − Denis Mukwege, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Delly Sesanga et Matata Ponyo Mapon − sont réunis, depuis lundi 13 novembre, dans un luxueux domaine privé et fermé de l’est de Pretoria, en Afrique du Sud, avec des médiateurs d’In Transformation Initiative (ITI), pour tenter de présenter une candidature commune face au chef de l’Etat sortant, Félix Tshisekedi, à l’élection présidentielle prévue le 20 décembre.
Au-delà de l’image, la stabilité de la RDC intéresse l’Afrique du Sud. Des élections contestées obligeraient probablement le président Cyril Ramaphosa et les pays membres de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) à passer Noël ensemble. Une crise électorale pourrait également compromettre un peu plus la stabilité de la RDC alors que l’armée sud-africaine dispose de 1 144 hommes au sein de la Monusco, la Mission des Nations unies. Même si les citoyens congolais ne représentent pas la plus grande population immigrée, cette éventualité pourrait pousser de nouvelles personnes à s’exiler en Afrique du Sud alors que Pretoria durcit le ton sur la question des migrants clandestins à l’approche de ses propres élections générales de 2024. Une élection peut en cacher une autre.
Source : le monde