Dans un Communiqué transmis à Afriquartmedia, Le collectif ATCHAN GOTE FE, était face à la presse, le Mercredi 06 mars 2024, pour réclamer la démission de l'actuel Gouverneur du District.
Les faits
Ivoiriens, Ivoiriennes, habitants de la Côte d’Ivoire, amis de la presse nationale et internationale, nous sommes présents ce matin pour demander : La Démission de M.Cissé Ibrahima Bacongo à la Tête du District D'abidjan. Nous réclamons la démission de M. Cissé Bacongo l'actuel Gouverneur du District d'abidjan
Nous sommes le COLLECTIF ATCHAN GOTO FE. Un Mouvement de promotion et défenses des droits du peuple tchaman, le peuple Tchaman, également appelé les Atchans, Ébrie, nous sommes les autochtones du district d’Abidjan. Ce mouvement regroupe des leaders politiques, des leaders d’opinions, des responsables de jeunesses, des femmes, de la communauté Atchan sans distinction d’appartenances politiques et générationnelles. Nous sommes les dignes petits fils, petites filles de guerrier Kobriman.
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Depuis le 03 janvier 2024, nous avons dans une déclaration protester contre la nomination de M Cissé Bacongo au poste de gouverneur du district d’abidjan. Dans la foulée, nous avons lancé une pétition en ligne.
Nous considérons que cette nomination est une trahison à l’endroit des Atchan.
En effet au mépris de la tradition instaurée depuis feu Félix Houphouët Boigny, (le père fondateur de la nation ivoirienne) qui veut que le district d’ Abidjan soit gouverner par un Atchan, en reconnaissance des énormes sacrifices consentis par notre peuple qui a donné cette belle capitale Abidjan devenu un pôle économique dynamique.
Ainsi se sont succédés à la tête du district d’Abidjan, feu Le maire Emmanuel Dioulo, le Maire N’Koumo Mobio, le maire Djedji Amondji Pierre, et son Excellence Beugré Mambé.
Nous peuple Atchan nous sommes mécontents du nom respect de cette pratique coutumière, qui est devenu une jurisprudence.
D'autant plus qu’à la création des 12 nouveaux districts, le 09 juin 2021. Le porte-parole du gouvernement annonce que les districts seront gérés par des cadres expérimentés du pays ayant une proximité avec les populations et étant originaires de celles-ci. Etant originaire, Le mot est lancé, et quoi de plus normal !!!, que le gouverneur soit originaire de sa localité, car dans ses différentes attributions il est le garant des us et coutumes de sa localité.
Pourquoi une telle ignominie, un tel affront fait au peuple Atchan ?
Pour rappel le peuple Atchan est le seul groupe ethnique qui s'est sacrifié pour la Côte d’Ivoire en se faisant déposséder de ses terres.
Nous sommes aujourd'hui le seul groupe ethnique étranger sur ses propres terres.
M. Bacongo nommé Ministre gouverneur du district d’Abidjan.
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QUEL SACRILEGE !!! Surtout que la réciprocité pourrait jamais se faire dans les autres districts.
Un Atchan, un Attié, un Gouro etc..., peuvent-ils être nommés gouverneur du district du Woroba?, du Denguélé ?, du Zanzan ? District de la région des savanes ?, Jamais !!!, les populations locales ne l’accepteraient pas.
Par ailleurs, Le gouvernorat du district est une gouvernance local qui nécessite la consultation des autochtones, et ce conformément à l’art 19 de la déclaration des Nations Unies sur le droit des peuples autochtones ( 2007 ), et nous citons "les Etats se concertent et coopèrent de bonne foi avec les peuples autochtones intéressés par l'intermédiaire de leurs propres institutions représentatives avant d’adopter et d’appliquer des mesures législatives ou administratives susceptibles de concerner les peuples autochtones afin d’obtenir leur consentement préalable donné librement en connaissance de causes.
L'article 19 des Nations Unies sur le droit des peuples autochtones est clair, et nous savons que les lois internationales sont au-dessus des lois nationales.
Nous n’avons pas été consultés. Nous n’avons pas donné notre consentement préalable à la nomination de M. CISSÉ IBRAHIMA BACONGO. La société Atchan est bien structurée, nous prenons le pouvoir par génération, la génération actuelle au pouvoir pour 15 ans, dans les 63 villages est la génération Tchagba.
Avant la nomination d’un nouveau gouverneur la génération Tchagba devait être consulté et le nouveau gouverneur doit être issu de la génération au pouvoir.
Depuis feu le Président Bédié, jusqu’à l'arrivée du Président Gbagbo au pouvoir, la nomination du nouveau gouverneur se faisait sur consultation et par consensus.
Il ne s’agit ni de xénophobie, ni de tribalisme, ni d'exclusion mais un appel reconnaissance et à la morale politique.
À cet effet, cette nomination est décrétée nulle et sans effet aux yeux du peuple Tchaman.
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Nous ne reconnaissons pas M. CISSE BACONGO Comme le chef suprême des 63 villages du district d’Abidjan. Le gouverneur du district convoque périodiquement les chefs de terre de sa localité pour des échanges.
C'est M. CISSE BACONGO, un ressortissant du Nord un Koyaka qui va gérer nos villages?, et le ler vice-gouverneur Mr Yeo Kolotiolama un nordiste également va t'il gérer nos villages, Cissé Bacongo du Nord, son ler adjoint, le ler Vice-gouverneur est également du Nord.
Alors n’y a-t-il pas de cadres, élus Atchans compétents pour gérer Le district ?
Pour rappel les villages Atchan sont répartis dans les 13 communes que comptent le district d’Abidjan, il s’agit de villages et non de quartiers.
Nos ancêtres ont mené des luttes acharnées, se battant contre les bêtes féroces, bravant tout Sur leur passage pour conquérir cette terre Bidjan d ‘ou est tiré le nom Abidjan.
Le peuple Atchan s'est sacrifié, a perdu ses terres et le peu de dignité qui lui reste
On lui impose un non originaire, un Koyaka pour être chef des 63 villages Atchan.
Nous disons NON et NON, et le collectif Atchan Goto n’ a cessé de poser cette question :
A quoi répond la nomination de M. Cisse Bacongo à la tête du district d’Abidjan?
À peine la Can en terre ivoirienne terminée, et sans une once d’humanisme, de piété, sans tenir compte du carême Chrétien, M. Bacongo et ses Caterpillar ont entrepris de démolir, d’effectuer des déguerpissements dans des quartiers entier, et dans cette persécution sociale, nous découvrons que les Caterpillar de M. CISSE BACONGO n’ont pas hésité à détruire une école. Le Collège Cha Hélène à Gesco.
Face à la vague d’indignation, le gouverneur toute honte, reconnait qu’il s’agissait d’une erreur. Quel scandale !!!
Sous d’autres cieux M. Cissé Ibrahima Bacongo aurait démissionné ou serait demis de ses fonctions.
On ne touche pas à l’éducation scolaire des enfants, l’avenir du pays.
Nous, peuple Tchaman connu pour notre hospitalité légendaire, nous compatissons à la souffrance de toutes ces familles mises à la rue sans que le pouvoir n'ait mis en place une véritable politique de relogement.
Dans sa folie destructive nous découvrons avec horreur la liste de sites villageois du district, devant subir la furie des Caterpillar, n'eut été le courage de cet homme de Dieu, le père Norbert Abekan (que nous remercions) pour dénoncer la destruction programmée de son village Anono. M Bacongo et ses Caterpillar ne se seraient pas rétracter.
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Alors, force est de constater que :
La présence de M.CISSE BACONGO à la tête du district d’ Abidjan fragilise le tissu social Atchan. Nous assistons à des divisions, à des cris et pleurs de détresse de nos mamans, nos sœurs, des inquiétudes permanentes sur l’avenir de nos villages, sur l’avenir du peuple tchaman.
Va-t-il disparaître ?
Ils nous ont tout pris depuis l’administration coloniale française, jusqu’à l’Etat de Côte d’Ivoire, ils nous ont parqués dans nos villages comme les indiens d'Amérique, des villages Ghetto, nous voyons la prolifération de la drogue décimer notre jeunesse.
Les Atchans sont connu pour vivre tranquillement dans leurs villages en parfaite harmonie avec les groupes ethniques de Côte d'Ivoire et communautés étrangères de la CEDEAO. Nous leur louons nos maisons sans difficultés.
Aujourd’hui la présence de Cissé Bacongo met à mal la cohésion sociale que les ivoiriens ont mis tant d’années à consolider dans les villages, les quartiers, les communes, malgré des années de souffrances, de meurtrissures.
La présence de M. Bacongo crée des troubles dans le district, dans cette belle capitale Abidjan
Par conséquent : le collectif Atchan Goto fe appelle:
1) À la démission de M. Bacongo en disant au président de la République son Excellence Ado qu'il a été trompé nous le réitérons, la génération tchagba au pouvoir dans les villages n'a pas été consultée dans le choix du gouverneur du district d’ Abidjan.
2) Nous appelons au boycott de M. CISSE BACONGO dans tous les villages Atchan quand il entreprendra ses tournées, Nous ne le reconnaissons pas Chef des Atchans à la tête du district,
3) La présence de CISSE BACONGO ouvre la boite de pandore de nos revendications mises en sourdine. Nous rappelons l’expropriation de nos terres. La spoliation dont les Tchamans ont été victimes. Orchestrée sous l’administration coloniale et perpétué avec l’État de Côte d’Ivoire.
Nous voulons JUSTICE ET REPARATION qui passe par l’indemnisation de toutes nos terres. Je prends l'exemple de la fratrie Bidjan ( le peuple Tchaman est le regroupement de plusieurs fratries ) qui est le poumon de la capitale . Cette fratrie est propriétaires des 8 communes sur les 13 que comportent le district d’Abidjan ; Attecoube, Adjamé, Cocody, Koumassi, Plateau, Marcory, Treichville.
La fratrie Bidjan n'a jamais vendu un grain de sable au colon et à l’État de Côte d'Ivoire. De grands joyeux architecturaux se trouvent sur des terres de village qui n’ont jamais été indemnisés. Tel que l’hôtel Ivoire qui se trouve sur la terre du village petit Cocody. Des grands groupes industriels tels que la Sir (la société ivoirienne de raffinage), le port autonome sont sur les terres bidjans. Tout le domaine foncier du Port Autonome d’Abidjan (2e port d’Afrique après Durban en Afrique du Sud) exploite 100 000 ha hectares de notre plan d’eau lagunaire sans débourser 1f pour dédommager les Bidjans. Les villages Atchan situés dans ses communes sont dans la précarité. À l’exemple des habitants du village da Locodjro (Attécoube) qui ne savent même plus si leur village les appartient, Tellement ils sont victimes d’expropriation de part et d’autres. Sous la contrainte des colons qui voulaient entamer les travaux de construction du chemin de fer. Ils ont quitté la zone du plateau qui leur appartient pour se délocaliser à Locodijro. Nous voulons justice et Réparation .Le Gouvernement doit tenir compte de l’histoire des peuples pour agir:
4) Nous appelons au rétablissement de la vérité historique sur les Atchans qui sont les propriétaires de la région du district d’Abidjan et notre appellation est originaire est Atchan (et non Ebrié). Nous engageons les historiens, chercheurs, sociologues à nous aider dans le rétablissement de la vérité !!!
5) Nous en appelons à l’intervention du sénat, de l’Assemblée Nationale afin que Cette pratique coutumière devenue une jurisprudence, qui veut qu’un Atchan soit le gouverneur du district d’ Abidjan soit respectée.
6) Nous appelons toutes les communautés ethniques de la Côte d’Ivoire à nous rejoindre dans le combat du respect de nos acquis, du respect des textes de loi, des engagements : le gouverneur doit être originaire de son district.
Nous terminons en disant que le peuple Tchaman, pour la préservation de ses droits acquis, ira de mobilisation en mobilisation jusqu’ a arrivée au district d’Abidjan la maison commune des Atchans pour un grand meeting.
A la mémoire de nos ancêtres Kobriman Pour les générations futures
Vive le peuple Tchaman
Vive la république de Côte d’Ivoire
Nous vous remercions
Dieu nous bénisse !!!
Fait à Abidjan le mercredi 06 Mars 2024.
Déclaration lu par Annick Pety Koutouan épouse Zago, porte-parole du collectif Atchan Goto fé. Femme Politique Atchan. Juriste de formation. De la génération Tchagba au pouvoir dans tous les villages.