Un décret présidentiel convoque les Tunisiens aux urnes le 6 octobre. Après l'arrestation des opposants politiques, Kaïs Saïed prépare une élection marquée par une abstention prévisible.
Suite à la révolution démocratique de 2011, une instance électorale (l'Isie) a été mise en place pour organiser les scrutins de manière indépendante du ministère de l'Intérieur. Cette séparation visait à rompre avec les pratiques de l'ère dictatoriale, où le ministère, situé au 7 avenue Bourguiba à Tunis, exerçait une domination totale, utilisant des moyens coercitifs tels que le racket, la torture et l'intimidation pour maintenir le pouvoir de Ben Ali. Ce dernier a été réélu à quatre reprises avec des scores qui évoquent les pratiques des régimes autoritaires : 99,27 % en 1989, 99,91 % en 1994, 99,45 % en 1999, 94,49 % en 2004 et, enfin, un « modeste » 89,62 % en 2009.