Face à la menace d’une grève imminente dans le secteur de l'éducation-formation, la présidente du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), Mme Sangaré Namizata, a pris les devants pour s’assurer du respect des droits des parties concernées et prôner le dialogue.
Lors d’une rencontre avec la Ministre d’Etat, Ministre de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration, Anne Désirée Ouloto, le 2 avril 2025 à la salle de conférence du ministère, Mme Sangaré a expliqué les raisons de l’intervention du CNDH. Elle a souligné que son institution avait été saisie par l’intersyndicale du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (IS-MENA) concernant deux revendications principales : l’octroi de primes aux enseignants du secteur éducation-formation et le respect de leur liberté syndicale.
« Nous sommes dans le cadre de notre mandat, qui est de promouvoir et de protéger les droits de l’Homme », a expliqué Mme Sangaré. « Avec cet arrêt de travail annoncé, c’est le droit à l’éducation de nos enfants qui sera entravé. » Après avoir écouté la Ministre d’Etat, la présidente du CNDH s’est dite rassurée quant à la volonté du gouvernement de trouver des solutions concertées. Elle a ainsi appelé l’intersyndicale à suspendre la grève afin de laisser le temps nécessaire aux discussions et à la recherche de solutions.
Pour sa part, Anne Désirée Ouloto a rappelé que la gestion des revendications syndicales suit une démarche méthodique et pragmatique, s’inscrivant dans la vision du Président de la République qui fait du dialogue social un instrument de gouvernance.
Elle a mis en avant la signature de la deuxième trêve sociale 2022-2027, fruit de discussions avec les fédérations et syndicats. De plus, plusieurs instances ont été mises en place pour pérenniser ce dialogue, notamment les Comités sectoriels du dialogue social, le Comité de dialogue social de la Fonction Publique et le Comité Consultatif de la Fonction Publique. Ce dernier a recommandé la mise en place d’un Comité d’experts pour étudier la question des primes, nécessitant préalablement un audit de la grille salariale afin d’assurer un équilibre social.
Dans ce contexte d’apaisement, la Ministre d’Etat a autorisé la présence de M. Bli Blé David lors d’une réunion avec les syndicats. Cependant, elle s’est interrogée sur les motivations personnelles de ce dernier, qui semble vouloir instrumentaliser le mouvement syndical.
Malgré ces préoccupations, Anne Désirée Ouloto a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre les discussions avec les syndicats à tout moment, dans un esprit de dialogue et de concertation.
Face à ces développements, le CNDH espère que l’intersyndicale tiendra compte de cet appel à la suspension du mouvement, dans l’intérêt supérieur des élèves et du système éducatif ivoirien. La balle est désormais dans le camp des syndicats, appelés à privilégier la voie du dialogue pour aboutir à des solutions durables