La lutte contre l’obésité, un enjeu majeur de santé publique en Afrique, a été placée au centre des débats lors d’une rencontre de sensibilisation organisée à Cocody. Intitulé Meet and Greet M’LaVie, l’événement a réuni professionnels de santé, patients, associations et citoyens autour d’un fléau souvent minimisé, mais en constante progression en Côte d’Ivoire : l’obésité.
Moment fort de la rencontre, le témoignage poignant de Carole Jean-Elie a profondément marqué les esprits. Ancienne patiente ayant combattu l’obésité durant plusieurs années, elle a partagé avec émotion son parcours vers une meilleure santé. « Pendant longtemps, j’ai souffert en silence. Ce n’est pas juste une question d’esthétique, c’est une question de survie », a-t-elle déclaré devant un public attentif. Grâce à une prise en charge pluridisciplinaire incluant une chirurgie bariatrique, Carole a pu reprendre le contrôle de sa vie. Aujourd’hui coach de vie et présidente de la Ligue contre l’obésité Afrique (LCOA), elle milite pour une meilleure reconnaissance et prise en charge de cette maladie chronique.
L’événement a également été marqué par une annonce majeure : la Polyclinique Internationale Sainte Anne-Marie (PISAM) a officialisé la création du tout premier pôle de chirurgie bariatrique en Côte d’Ivoire. Ce centre offrira un accompagnement complet et sécurisé aux patients souffrant de surpoids et d’obésité sévère, incluant un suivi nutritionnel, psychologique et chirurgical.
« L’obésité est une maladie chronique qui nécessite une approche globale. Avec ce nouveau pôle, nous voulons offrir des solutions durables, fondées sur la science et une vision intégrée de la maladie », a expliqué Éric Djibo, président-directeur général de la PISAM.
Pour Carole Jean-Elie, il est temps que les personnes souffrant d’obésité et de comorbidités comme le diabète reprennent le pouvoir sur leur santé. « Il ne faut plus se laisser bouffer par la maladie. Il faut faire la paix avec l’alimentation, comprendre sa pathologie et apprendre à la contrôler. » Dans cette optique, elle a conçu un programme d’éducation thérapeutique qui vise à accompagner les patients vers une meilleure qualité de vie, en misant sur une prise en charge globale, durable et bienveillante.
Rappelons que, selon les chiffres actuels, près de 40 % des femmes ivoiriennes souffrent d’obésité, un chiffre alarmant qui justifie pleinement ce type d’initiatives.
À travers son histoire personnelle et son engagement, Carole Jean-Elie incarne l’espoir et l’action. Un modèle de résilience et de détermination qui ouvre la voie à une meilleure compréhension et gestion de l’obésité sur le continent africain.